«A toi la gloire», un cantique universel
Buvant un café à la table d’un bistrot, j’échange quelques paroles avec un autre client, qui, manifestement, est un habitué des lieux. Lorsqu’il apprend que je suis pasteur, il entonne sans préambule A toi la gloire. Etonnant! Merveilleux!
Autre situation: nous avons chanté récemment ce même cantique à l’occasion d’un service funèbre. L’enthousiasme avec lequel les participants l’ont interprété et la qualité du silence qui suivit immédiatement après en disaient long sur la profonde signification de cet hymne. Troisième illustration: il y a quelques années, je me souviens de cette paroissienne qui me confia qu’à Pâques l’occasion ne lui avait pas été donnée de chanter ce même cantique et que cela avait créé comme un manque.
Ceci me rappela qu’un jour, alors étudiant en théologie, notre professeur de théologie pratique nous posa la question suivante: savez-vous quelle est la confession de foi des Vaudois? Face au silence des étudiants, le professeur répondit: Eh bien, c’est un cantique et ce cantique a pour titre… A toi la gloire!
Ferveur
En vérité, il n’avait pas tout tort, ce professeur. En effet, et les exemples qui précédent le démontrent, à chaque fois qu’il est entonné, il se passe quelque chose: une ferveur s’exprime, une émotion se vit, une communion se crée. C’est comme si toute la personne trouvait dans ce cantique un fondement, un socle, une assurance. Ce cantique, mystérieusement, semble rejoindre l’âme du peuple des croyants de cette région du monde. Mais en réalité du monde entier.
Comme l’écrit le pasteur Werner Burki, «il est assez extraordinaire de constater combien A toi la gloire induit presque immédiatement l’adhésion à un élan de vie, de conviction affirmée par des mots qui tiennent si bien sur la mélodie. Non seulement ce chant donne le ton à nos cérémonies, mais il le donne en toute circonstance: que ce soit dans l’éclatante célébration de la résurrection du Christ dans laquelle la nôtre se cache, que ce soit dans les temps de vie personnelle où nos bonheurs se construisent, comme aussi lorsque ces paroles triomphantes viennent sur nos lèvres alors que la tristesse emplit le cœur et même, paradoxalement, quand les larmes coulent de nos yeux.»
Né d’un chagrin personnel
Le texte de A toi la gloire est l’œuvre d’Edmond Budry (1854-1932), un pasteur de l’Eglise évangélique libre du canton de Vaud. Ce dernier a écrit les paroles de ce cantique en 1885 puisant la consolation, après la mort de sa première épouse, Marie de Vayenborg, dans la victoire du Christ ressuscité. Et pour la mélodie, Edmond Budry opte pour une mélodie de G.F. Haendel tirée de l’oratorio «Judas Maccabeus» interprété pour la première fois à Londres le 1er avril 1747.
Ainsi, à partir d’un chagrin personnel, les paroles et la musique de ce cantique vont rejoindre la multitude, se répandre sur toute la planète, et se chanter en de très nombreuses langues. Jusqu’à ce jour, A toi la gloire continue à nourrir notre foi et notre espérance.
A toi la victoire pour l'éternité!
Brillant de lumière, l'ange est descendu.
Il roule la pierre du tombeau vaincu.
A toi la gloire, ô Ressuscité!
A toi la victoire pour l'éternité!